Qualification au don basée sur le risque individuel

Les questionnaires pour la qualification aux dons de produits sanguins ont été remplacés par des questionnaires non genrés. Grâce à ce changement, chaque personne répond aux mêmes questions quels que soient son sexe, son genre et son orientation sexuelle. Ce changement permet une approche plus inclusive pour les personnes issues des communautés LGBTQ+.

Foire aux questions

L’admissibilité aux dons de produits sanguins est maintenant fondée sur une évaluation individualisée des comportements à risque, plutôt que sur une évaluation de groupes ciblés.

La nouvelle approche fait en sorte que toute personne – quels que soient son sexe, son genre et son orientation sexuelle – qui se présente pour faire un don de sang, de plasma ou de plaquettes se fait demander si elle a eu un nouveau ou une nouvelle partenaire ou de multiples partenaires sexuels au cours des trois derniers mois et, le cas échéant, si elle a eu des relations sexuelles anales.

Lors d’un don de sang, des mesures de sécurité sont applicables selon le sexe en raison des différences physiologiques distinguant les personnes assignées hommes à la naissance et celles assignées femmes à la naissance. Ces mesures sont mises en place pour prévenir les risques pouvant être nuisibles à la santé des personnes qui donnent des produits sanguins.

Avec l’implantation de questionnaires non genrés pour l'ensemble des produits sanguins, toutes les personnes qui souhaitent donner du sang, du plasma ou des plaquettes sont invitées à répondre aux mêmes questions, quels que soient leur sexe et leur identité de genre. L’évaluation par un membre de la direction médicale d’Héma-Québec n'est plus requise. Un feuillet d’information destiné aux personnes trans et non binaires, expliquant les risques pour la santé liés au don de sang, est offert sur demande en collecte. Vous pouvez aussi le télécharger ici.

Note : De pair avec l'implantation de questionnaires non genrés pour la qualification aux dons de produits sanguins, Héma-Québec amorce des réflexions pour améliorer ses processus d’inscription afin qu’ils soient davantage inclusifs pour les personnes trans et non binaires, tout en assurant leur sécurité. Nous travaillons en étroite collaboration avec des professionnels de la recherche de l’UQAM pour consulter les communautés LGBTQ+, afin d’améliorer l’expérience du don de sang pour les personnes trans et non binaires.

Grâce aux données probantes actuellement disponibles, la transition d’une approche populationnelle, c’est-à-dire qui cible un groupe de personnes en particulier, vers une approche individualisée est maintenant possible. Les interdictions sont basées sur des comportements dont il est prouvé qu'ils présentent un risque plus élevé de contracter une infection sexuelle pouvant être transmise par le sang. L’objectif est de maintenir le même très haut niveau de sûreté des produits sanguins, tout en étant davantage inclusifs.

Il en résulte que davantage de personnes issues des communautés LGBTQ+ qui ne présentent pas de comportements individuels à risque deviennent admissibles au don.

Depuis 2013, Héma-Québec a multiplié les efforts afin d’obtenir des données probantes qui lui permettraient d’assouplir les critères de qualification des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes, sans affecter la sécurité des receveurs.

Les données recueillies jusqu’ici lui ont permis de déposer cinq demandes d’assouplissement du critère de qualification touchant tout homme ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme. Ces demandes ont été acceptées par Santé Canada sur la démonstration qu’elles n’affectaient pas la sûreté des produits sanguins.

Depuis le 2 octobre 2022 — L'admissibilité au don de plasma est fondée sur une évaluation individualisée des comportements à risque plutôt que sur une évaluation de groupes ciblés. Ainsi, toute personne sexuellement active peut donner du plasma, si elle n’a pas eu de relations sexuelles anales avec un nouveau ou une nouvelle partenaire ou avec de multiples partenaires, au cours des trois derniers mois.

Depuis le 4 décembre 2022 – L'admissibilité aux dons de sang et de plaquettes est fondée, tout comme pour le don de plasma, sur une évaluation individualisée des comportements à risque plutôt que sur une évaluation de groupes ciblés.

Les démarches afin de rendre le don de produits sanguins plus inclusif et accessible pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les communautés issues de la diversité sexuelle et de genre sont fondées sur des données probantes et sans compromettre la sûreté des produits sanguins.

Héma-Québec adopte une approche de qualification plus inclusive et est également soucieuse de mieux comprendre et d’améliorer l’expérience qu’elle offre aux communautés LGBTQ+. Depuis 2020, elle travaille entre autres avec une équipe de recherche de l’UQAM afin d’identifier des pistes d’amélioration et de les implanter progressivement.

 Nouveau questionnaire non genré

Le questionnaire non genré permet une approche individualisée, c’est-à-dire que les donneurs répondent à la même série de questions, quels que soient leur genre et leur orientation sexuelle. Cette approche diffère de la norme précédente, qui consistait en une évaluation de risque populationnelle, c’est-à-dire qui ciblait un groupe de personnes en particulier.

Grâce aux données probantes actuellement disponibles, la transition d’une approche populationnelle vers une approche individualisée était maintenant possible. Les interdictions sont basées sur des comportements dont il est prouvé qu'ils présentent un risque plus élevé de contracter une infection sexuelle pouvant être transmise par le sang. L’objectif est de maintenir le même très haut niveau de sûreté des produits sanguins, tout en étant davantage inclusifs.

Il en résulte que davantage de personnes issues des communautés LGBTQ+ qui ne présentent pas de comportements individuels à risque deviennent admissibles au don.

Les questionnaires de qualification aux dons de produits sanguins ont été remplacés par des questionnaires non genrés. Grâce à ce changement, chaque personne répond aux mêmes questions, quels que soient son sexe, son genre et son orientation sexuelle.

Ainsi, il n’y a plus de questions spécifiques au sexe féminin ou masculin. C’est ce qui explique que des questions sur les antécédents de grossesse et les comportements sexuels à risque sont posées à toutes les personnes qui se présentent pour faire un don.

Nous posons aussi de nouvelles questions pour évaluer le risque individuel. Ainsi, on vous demandera si, au cours des trois derniers mois, vous avez eu :

  • un nouveau ou une nouvelle partenaire;
  • plusieurs partenaires.

Si vous répondez « oui » à l’une de ces questions, il vous sera ensuite demandé si vous avez eu des relations sexuelles anales. Si c’est le cas, vous ne pourrez pas faire de don au cours des trois mois suivant la dernière relation sexuelle anale.

Si vous répondez « non », vous pourrez faire un don (dans la mesure où vous respectez aussi les autres critères d’admissibilité).

Nous comprenons qu’il puisse être gênant ou embarrassant de se faire questionner sur des pratiques sexuelles spécifiques, mais ces questions sont essentielles pour évaluer le risque individuel et assurer le très haut niveau de sûreté des produits sanguins destinés aux receveurs.

L’expression « nouveau ou nouvelle partenaire » désigne une personne avec qui vous n’avez jamais eu de relations sexuelles auparavant. Elle peut aussi désigner une personne avec qui vous avez déjà eu une relation sexuelle dans le passé et avec qui vous avez eu une relation sexuelle à nouveau.

Non, il n’est pas considéré comme un nouveau partenaire si la relation est jugée exclusive. S’il est connu que la relation n'a pas été exclusive pendant cette période (p. ex., rupture temporaire) il faut alors le considérer comme un nouveau partenaire.

L’expression « relations sexuelles » se rapporte aux actes suivants avec ou sans condom ou autre moyen de protection : pénétration vaginale (contact du pénis et du vagin), relations buccogénitales (contact de la bouche ou de la langue et du vagin, du pénis ou de l’anus) et pénétration anale (contact du pénis et de l’anus).

Les relations sexuelles anales présentent un risque élevé d’acquisition d’infections transmissibles sexuellement et par le sang. Ce risque est nettement plus élevé que lors de relations sexuelles orales ou vaginales.

La prophylaxie préexposition (PPrE) est un traitement médicamenteux très efficace utilisé pour la prévention de la transmission du VIH par contact sexuel. Toutefois, lorsqu’une personne a un traitement de prophylaxie préexposition (PPrE) et postexposition (PPE), une faible charge virale de VIH dans le sang pourrait ne pas être détectée et présenter un risque de transmission par la transfusion.        

Bien que l’utilisation de préservatifs soit une excellente pratique en matière de santé sexuelle, ces derniers ne sont pas toujours efficaces : ils peuvent se briser ou glisser. Par conséquent, le condom ne s’avère pas un indicateur fiable pour garantir la sécurité des dons.

Il est important de noter que nous avons conçu ce nouveau questionnaire pour qu'il couvre le plus de cas possibles. Son objectif est d’évaluer et de déterminer le risque de nouvelles expositions à certains virus durant la période de latence (aussi appelée période fenêtre ou période muette), soit la période entre l’exposition à une ITSS et le moment où l’infection peut être détectée par une analyse de laboratoire.

Toute personne ayant eu plus d’un partenaire sexuel au cours des trois derniers mois doit répondre « oui » à la question « Au cours des trois derniers mois, avez-vous eu plus d’un partenaire sexuel? ». Elle devra donc aussi répondre à la sous-question qui concerne les relations anales.

Certaines personnes peuvent avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires avec qui ils sont en relation depuis plus de trois mois. Cependant, selon les données présentement disponibles, les personnes ayant plus d’un partenaire sexuel et qui ont des relations anales sont davantage à risque de contracter des infections transmissibles par le sang.

*Polyamour : Les partenaires peuvent développer des relations amoureuses avec plus d’une personne en même temps et chacune connaît l'existence des autres et l'accepte.

Le questionnaire de qualification au don de sang est non genré, c’est-à-dire que chaque personne répond aux mêmes questions, quels que soient son sexe, son genre et son orientation sexuelle. Toutefois, lors du don de sang, des mesures de sécurité sont applicables selon le sexe en raison des différences physiologiques distinguant les personnes assignées hommes à la naissance et celles assignées femmes à la naissance. Ces mesures sont mises en place pour prévenir les risques pouvant être nuisibles à la santé des personnes qui donnent et qui reçoivent des produits sanguins.

Le sexe de la personne est inscrit au dossier selon les pièces d’identité avec photo en vigueur au moment du don. Héma-Québec reconnaît que le sexe figurant sur la pièce d’identité ne correspond pas toujours à l’identité de genre d’une personne. En raison des limitations du système informatique, les personnes doivent actuellement s’inscrire dans un mode binaire. Des réflexions sont en cours pour améliorer le processus d’inscription afin qu’il soit pleinement inclusif pour les personnes trans et non binaires, tout en assurant leur sécurité.

Sûreté des produits pour les receveurs

Afin que Santé Canada, l’organisme responsable de la règlementation des systèmes transfusionnels au Canada, accepte une demande de modification aux critères de sélection, nous devons lui fournir une soumission étoffée, incluant des données probantes qui montrent que ces changements ne compromettent pas la sûreté des produits sanguins. L’évolution des connaissances épidémiologiques ainsi que des preuves scientifiques soutiennent ces changements.

Les donneurs sont interrogés sur les comportements sexuels ayant eu lieu dans les trois derniers mois qui auraient pu augmenter leur risque de contracter une infection. Cette évaluation des risques plus individualisée et non populationnelle maintient la sûreté de l'approvisionnement en sang.

De plus, nous testons tous les dons pour détecter les infections transmissibles par le sang avant de les envoyer aux hôpitaux.

Les tests de dépistage des marqueurs infectieux et le questionnaire de qualification au don de sang sont deux stratégies hautement efficaces pour maintenir la sûreté des produits sanguins.

Nous devons tenir compte de la période muette, pendant laquelle des infections très récentes peuvent ne pas être détectées lors des tests, mais peuvent tout de même être transmises par le sang.

Selon les différents tests, la période muette s’étend de quelques jours à quelques semaines. À ceci, nous ajoutons un délai supplémentaire par précaution. C’est ce qui explique la durée d’interdiction de trois mois.

Non. Le risque de transmission d’une infection est déterminé par le mécanisme de transmission (p. ex., relation sexuelle anale, vaginale ou orale) et le nombre de personnes infectées dans la population, aussi appelé prévalence. Le questionnaire genré excluait une population avec une prévalence plus haute, alors que le questionnaire non genré cible davantage le mécanisme de transmission. Cette approche est plus inclusive.

Il est ainsi possible que des personnes ayant un comportement sexuel plus à risque, mais faisant partie d'une population ayant une plus faible prévalence étaient admissibles auparavant, mais ne le seront plus maintenant. Même si ces personnes représentaient un très faible risque, ce dernier est toutefois jugé supérieur à celui d’un homme ayant des relations sexuelles exclusives avec un autre homme.

Ce contenu ne s'affiche pas, car les témoins (cookies) de personnalisation sont désactivés pour ce site. Pour cette raison, votre expérience de navigation n'est pas optimale.
Personnaliser les témoins